Alliance Collomb-LR : les furieuses réactions des élus lyonnais


Pour faire barrage aux Verts, LREM et LR se sont accordés à Lyon pour ne proposer que le candidat LR François-Noël Buffet dans la bataille pour le poste de président de la Métropole. Dans le même temps, le Républicain Etienne Blanc cède sa place à Yann Cucherat pour l’élection municipale à la Ville. Une perche tendue à tous les élus qui souhaitent voir Gérard Collomb hors de la vie politique lyonnaise. 

La maire GRAM du 1er arrondissement de Lyon, Nathalie Perrin-Gilbert, explique de son côté qu’en signant un accord avec Les Républicains, "Gérard Collomb manque à son honneur et porte atteinte à celles et ceux qui ont fait le choix de s'engager en politique au nom de leurs idéaux et valeurs. Ce moment est dramatique, et je refuse que ma ville soit entraînée dans le naufrage d'un homme".

Ancienne alliée de Gérard Collomb, la députée LREM du Rhône Anne Brugnera est également amère : "pendant que nombre d’élus gèrent, luttent contre l’épidémie, organisent le défi du deconfinement progressif, pensent intérêt général, d’autres mènent leurs petites affaires. Faire de cette terrible épidémie un alibi pour des petits arrangements personnels est juste honteux".

Pour la candidate malheureuse de la Gauche Unie au premier tour des élections municipales à Lyon, Sandrine Runel, "cette alliance, c’est le refus d’inscrire notre ville dans le changement de civilisaton qui s’impose : celui de la conciliation du défi climatique et de la lute contre les inégalités. C’est le refus de repenser notre développement en matière de mobilité, de consommation, de contribution, de redistribution…". 

Hubert Julien-Laferrière juge que cet accord "représente le contraire de ce qui a été mon engagement de deux décennies. Gérard Collomb avait su rassembler la gauche, les écologistes et le centre. C’est pourquoi je regrette profondément aujourd’hui les caricatures qui voudraient faire des forces écologistes un épouvantail, une menace rouge-verte". Le député LREM du Rhône, désormais membre d’EDS à l’Assemblée Nationale demande à "Bruno Bernard et David Kimelfeld pour la Métropole, et Grégory Doucet et Georges Képénékian pour la Ville de Lyon, à se rassembler pour une Métropole et des territoires plus innovants, plus inclusifs et plus durables".

Pour le PS du Rhône, par la plume de Yann Crombecque, premier secrétaire fédéral du Parti Socialiste du Rhône "les masques sont définitivement tombés. Désormais, les choses sont claires, Gérard Collomb a définitivement marqué sa fin de carrière politique à droite. Cet accord signe pour lui un naufrage tant politique que personnel. A celles et ceux qui pensaient encore que Gérard Collomb pouvait incarner une vision humaniste et sociale de la politique, il reste un choix : refuser cette avanie aux valeurs. Face à cette coalition des droites, les socialistes appellent à soutenir un projet politique fondé sur  une vision sociale, écologiste et solidaire pour la Ville de Lyon et la Métropole".

Pour les élus Synergies, qui ont rejoint David Kimelfeld, c’est une "tambouille politicienne". "Comment peut-on à ce point galvauder les enjeux démocratiques ? Comment peut-on autant faire fi des électeurs et de leurs attentes ? Comment peut-on nier et ne pas entendre ce que disent les citoyens ? Comment peut-on renoncer aux convictions affichées pourtant par ces mêmes candidats ? Comment bafouer à ce point l’engagement des élus et ternir leur crédibilité ? Comment les électeurs peuvent-ils encore accepter ces petits arrangements entre "amis" d’un jour ?", s’interroge le président du groupe, Marc Grivel.

A noter également la tête de liste EELV dans le 7e arrondissement, Thomas Dossus, qui ne s’est pas privé de relayer des publications sur les réseaux sociaux. Et notamment sur Twitter, une photo de Gérard Collomb avec comme légende : "après avoir distribué des serpillières, Collomb jette l'éponge". Une référence à la distribution très critiquée de masques contre le Covid-19 par la Ville.