On ne peut plus se dire écologiste sans être antifasciste

On ne peut plus se dire écologiste sans être antifasciste
Charles de Lacombe - DR

Le maire de Lyon a demandé l’aide du gouvernement contre plusieurs organisations d’extrême-droite qui sévissent dans la ville.

C’est un premier pas, loin d’être suffisant.

Après une annonce succincte lors du conseil municipal le 27 janvier, c’est Rue89Lyon qui a révélé la teneur de la demande de Grégory Doucet au gouvernement : une mobilisation “conséquente” de l’État contre les organisations d’extrême-droite, et notamment la dissolution des associations qui occupent les Remparts (le bar identitaire La Traboule et la salle de sport/combat L’Agogé). C’est justifié, mais c’est loin d’être suffisant.

C’est justifié, et largement. Les groupes d’extrême-droite ont pignon sur rue et n’hésitent pas à régulièrement sortir en bande organisée pour attaquer tout ce qui leur semble représenter une menace pour leur “identité”.

Les pentes de la Croix-Rousse, par exemple, ont été cette année le théâtre de multiples attaques et agressions, essentiellement parce que le quartier (et par extension les personnes qui y vivent) est considéré comme contraire aux revendications identitaires ; contrairement à ce que l’on entend ou lit parfois, il ne s’agit pas toujours de “règlements de comptes” mais bien souvent d’agressions gratuites sur des personnes non militantes.

Mais allons plus loin : on ne parle pas uniquement de groupuscules isolés, mais bien d’une mouvance politique dont la violence directe, en pleine rue, n’est qu’un aspect. Le fascisme, puisque c’est ce dont il est question, ne s’est pas arrêté après la Seconde Guerre Mondiale, et il connaît aujourd’hui une très inquiétante montée en puissance.

Je ne suis ni historien ni politologue, je ne détaillerai pas davantage ici ce qu’est le projet fasciste : retenez que c’est un système profondément anti-démocratique qui mêle (notamment) nationalisme et populisme pour prendre et garder le pouvoir.

Les fascistes sont nuls en écologie

Le fascisme est incompatible avec l’écologie, en tout cas avec une écologie démocratique, qui se ferait avec l’aval des gens et non malgré leur résistance, avec leur participation et non sous la contrainte. Et l’on peut constater chaque jour que les candidats dont le projet peut être qualifié de fasciste dépensent bien plus d’énergie à faire des déclarations révoltantes sur fond d’appel à la guerre civile qu’à formuler des propositions concrètes pour endiguer le dérèglement climatique et s’adapter à ses conséquences dans nos territoires.

Pour le dire autrement : les fascistes sont nuls en écologie.

Réduire les émissions de gaz à effet de serre, transformer la société pour que nous puissions continuer à vivre confortablement maintenant et dans dix, vingt, cinquante ans, c’est aussi une façon de lutter contre le fascisme (et j’en profite ici pour dire que le 12 mars aura lieu une marche pour le climat et la justice sociale, j’espère que vous voyez le lien !).

En effet, si on laisse bêtement la crise environnementale empirer, nous serons d’autant plus vulnérables aux projets totalitaires ; l’Histoire le montre, ils se nourrissent des crises.

J’ai appris à considérer la lutte climatique comme “la mère de toutes les batailles” : pas parce qu’elle est plus importante, mais parce qu’elle conditionne notre capacité à faire société, à vivre de façon civilisée. Si nous ne parvenons pas à endiguer le dérèglement climatique, les conséquences sur nos vies quotidiennes rendront impossibles les autres combats ; et c’est dans les sociétés en crise que les projets simplistes et violents s’implantent le mieux.

On ne peut plus se dire écologiste sans être antifasciste.

Charles de Lacombe

Ingénieur, activiste pour la justice sociale et environnementale, affilié à aucun parti politique

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Ce n est pas une bijection le 07/02/2022 à 08:32

Si les fascistes sont nuls en écologie , cela ne veut pas dire que les écologistes ne sont pas fascistes .
Seulement certains, m accorderez vous ( peut etre ) mais nous retiendrons qu une seule affirmation ne vaut pas démonstration . Quand on signe "Ingenieur" (mon dieu, mais pour quelle raison ?) on se doit d'etre plus stricte et détaillé dans son argumentation .

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