Lyon Mag : Que va apporter cette mutualisation des dossiers ?
Olivier Brachet : Cela va apporter un principe d’égalité entre toutes les demandes. Le demandeur de logement social va s’inscrire une seule fois. Il sera automatiquement inscrit dans le fichier de tous les demandeurs, et sa demande sera valable pour tous les logements sociaux, pour tous les bailleurs sociaux qui existent dans le Rhône. C’est très différent de ce qui était précédemment en vigueur, où il fallait s’inscrire dans un organisme HLM, et où cette demande ne valait que pour l’organisme HLM. Cela va améliorer aussi les passages entre bailleurs. Quelqu’un qui ne trouvait pas un logement sur un bailleur social trouvera peut être la solution chez un autre. Cela permettra d’avoir une assiette de nos 145 000 logements sociaux de l’agglomération pour que les gens aient un éventail d’offre plus important.
Concrètement, ce sont les bailleurs qui vont venir chercher les personnes demandeuses ?
Ce sont les bailleurs qui vont enregistrer cette demande dans un fichier commun. Ensuite, quand ils auront eux des offres, ils iront chercher la demande dans ce fichier.
Cela représente un vrai changement pour les demandeurs ?
On espère que cela va leur simplifier la vie. Ceci dit, c’est un système qui est compliqué, que d’autres villes ont essayé de mettre en place avec succès. Nous sommes dans un ordre plus complexe, car il y a plus de partenaires. Il y avait jusqu’à 55 fichiers différents dans l’agglomération, c’était plutôt le parcours du combattant. Le but est de simplifier, mais de rendre plus égal aussi. Il faut toucher tous les bailleurs sociaux, les petits comme les grands.
Cela risque également de simplifier les choses pour les bailleurs sociaux ?
La profession HLM, qui a déjà réfléchit sur ces questions là, y était favorable depuis déjà deux ou trois congrès. Mais bailleur par bailleur, il y avait des résistances. Chacun pense qu’il a des spécificités, une clientèle particulière, une zone territoriale plus singulière... Cela va faire évoluer les habitudes, en mutualisant, dans l’intérêt du demandeur. On ne veut pas non plus que cela se fasse au détriment des savoir-faire de chaque bailleur. Nous avons voulu respecter et la diversité des savoir-faire et l’égalité des demandeurs.
Le demandeur remplissait combien de dossiers auparavant ?
En moyenne, il remplissait jusqu’à trois dossiers (2,8 exactement - NDLR). Actuellement, il y avait 110 000 demandes correspondantes à 50 000 demandeurs. Nous aurons une connaissance statistique de la demande plus approfondie, de la qualité de la demande, de ses spécificités, de son degré d’urgence. Quand on connait mieux, on fait mieux.
Concrètement, comment cela va se mettre en place ?
Le processus est lent. Il faut d’abord élaborer l’appel d’offre informatique. Ensuite, il y aura une phase de test. Avec une phase de recoupement entre les systèmes informatiques des bailleurs et le fichier qui sera mis en place et payé par les HLM. Il faut emmener tout le monde : l’État, le conseil Général, la Région, le Grand Lyon, les bailleurs sociaux, les réservataires... Cela représente beaucoup de wagons à entraîner, pour une mise en place fin 2011.