C’est une capitulation en rase campagne. Voilà ce qu’est devenu Lyon 9e : un secteur où même les soignants plient bagage, contraints de fuir l’insécurité que les élus refusent de regarder en face.
Et pendant que les habitants galèrent à trouver un médecin, la mairie préfère organiser un carnaval. Mais attention : pas pour tout le monde. Juste pour les deux ou trois quartiers en voie de gentrification, histoire de faire joli dans la communication.
La Duchère ? Exclue. Pourtant, c’est là que se joue une véritable réussite : un club de foot qui insère, fédère, tire le quartier vers le haut. Mais évidemment, ça n’intéresse pas les élus écologistes, qui lui coupent les vivres au lieu de l’accompagner.
La Duchère, ce quartier tiré vers le haut lors des années Collomb, n'existe plus aux yeux de la bourgeoisie EELV : trop de boucheries hallal, pas assez de quinoa.
Pendant ce temps, sur la Presqu’île, les loyers sont plafonnés pour que les électeurs écologistes puissent continuer à vivre dans le cœur battant de Lyon. Conséquence logique : les investisseurs se ruent sur Vaise, provoquant une explosion des loyers et une gentrification éclair. Les plus précaires ? Éjectés. On est passé d’un quartier populaire et vivant à une enclave où seuls les cadres peuvent encore se loger, regardant les locataires historiques des HLM avec dédain, quand ils les croisent — ce qui arrive de moins en moins souvent.
Ici, plus personne ne se mélange. Chacun dans son coin, chacun dans ses lieux. La mixité sociale ? Un souvenir.
Et pendant que les autres arrondissements rénovent leurs berges, dans le 9e on hérite de chantiers kafkaïens, mal coordonnés, qui coupent les liaisons essentielles entre quartiers. Bourbonnais, Souvenir, Place de Paris : des axes majeurs transformés en labyrinthes impraticables. On isole. On sépare. On oublie.
Côté commerces, ce n’est guère mieux. La "revitalisation" se traduit par une prolifération de snacks et la faune qui les accompagne, faute d’un vrai projet économique. La préemption municipale s’active là où elle n’est pas demandée, pendant que des rues entières, comme Marietton, sombrent dans la paupérisation sans que personne ne s’en émeuve.
Pas un geste non plus pour attirer l’équipe féminine de l’OL, pourtant à la recherche d’un ancrage local. L’occasion était belle, elle n’a même pas été envisagée. Et c’est là qu’on touche au fond : qui connaît le nom de la maire du 9e ? Qui peut citer un seul de ses adjoints ? Personne. Le pouvoir local est transparent, absent, inexistant. À part deux ou trois présidents d’associations écolo-militantes qui servent d’alibi participatif, c’est le vide sidéral.
Les marchés eux-mêmes déclinent, devenant de simples alignements de mecs qui revendent, sous le manteau ou pas, des trucs achetés chez Action. Pendant ce temps, Camille Augey, adjointe au Commerce et native du 9e, regarde ailleurs.
Ironie de l’histoire : les bobos du coin, qui ont voté en masse pour les Verts en rêvant de commerces à quinoa, se retrouvent avec des tacos trois viandes sauce fromagère. C’est ce qu’on appelle la démocratie du réel.
Et pour couronner le tout, j’y ai même croisé Romain Blachier, distribuant ses tracts à Valmy. Si lui pense pouvoir faire mieux, c’est vraiment que le néant politique est total.
Farid Ben Moussa
Conseiller municipal de Vénissieux
On peut difficilement faire plus cliché comme article (Bobo = quinoa, à tour de bras...).
Signaler RépondreIl vas nous faire tout les arrondissements ?!
Signaler RépondreLe pouvoir de nuisance des rigides écolos est manifeste depuis ces dernières années, leur aveuglement et leur dogmatisme ne fait qu'enpirer le phénomène.
Signaler RépondreVaise qui a été redynamisé par une politique d'aménagement forte ces dernières décennies notamment entre revitalisation économique, renouvellent urbain, arrivée du métro (ce que n'auraitent jamais réalisés les écolos avec leur mentalité) Vaise subit maintenant les orientations idéologiques qui sont aux antipodes des mandats précédents : triste constat d'élus qui sont restés avant tout des militants bornés aux antipodes de véritables responsables publics et élus dignes de ce nom.