Choc des gauches à Lyon : Philippe Meirieu siffle la fin de la récréation

Choc des gauches à Lyon : Philippe Meirieu siffle la fin de la récréation
Photo LyonMag

Le candidat écologiste de la 1e circonscription du Rhône, issu de l’accord Verts/PS, tenait mercredi une conférence de presse aux côtés de sa suppléante socialiste Nathalie Perrin-Gilbert. Le président du conseil fédéral d’EELV ne veut plus entre parler de son duel fratricide avec Thierry Braillard sur ce territoire, et s’engage sur le terrain des idées face au sortant, le député UMP Michel Havard.

Ils n’en peuvent plus ! Attendus au tournant par la quinzaine de journalistes présente mercredi soir à l’Embarcadère, Nathalie Perrin-Gilbert et Philippe Meirieu ont, de guerre lasse, refait un énième point sur la querelle des légitimités qui s’affrontent sur la 1e circonscription du Rhône. Braillard face à Meirieu, le candidat soutenu par Gérard Collomb face à celui officialisé dans l’accord de mandature Verts/PS. "Il est extrêmement dangereux de voir des gens s’autolégitimer en permanence sans passer par les institutions dont ils se revendiquent", observe Meirieu.
Subséquemment, Nathalie Perrin-Gilbert, également secrétaire nationale du PS, a confirmé qu’un référé d’heure à heure a été déposé mardi par les instances nationales devant le TGI de Lyon pour non-respect de la propriété intellectuelle. Dans le viseur : les documents de campagne de Thierry Braillard, qui reproduisent le logo du PS. Un privilège réservé aux candidats officiels. "Nous avons des inquiétudes liées à ce brouillage des pistes pratiqué par Thierry Braillard et nous avons pris nos responsabilités pour que les ambiguités soient levées", explique Perrin-Gilbert. A telle enseigne que Philippe Meirieu a fait distribuer par le 1er fédéral du Rhône Jacky Darne une lettre aux militants socialistes, éclaircissant la situation et ses intentions. Victime directe de ces règles du jeu : Gilda Hobert. La socialiste a été suspendue par son parti pour son engagement comme suppléante de Braillard. Un écrémage contesté par le secrétaire fédéral David Kimelfeld, le président du groupe socialiste au conseil municipal Jean-Yves Sécheresse et cinq autres secrétaires de section. "En novembre 2011, Gilda Hobert a, conformément à nos règles internes, déposé auprès de la Fédération du PS du Rhône sa candidature à l'investiture en qualité de suppléante de Thierry Braillard, candidat du PRG qui soutenait François Hollande", conteste le collège d’élus. L’accord des instances nationales entre les Verts et le PS a depuis préempté.

Meirieu et Perrin-Gilbert chargent Collomb

Cible des attaques incessantes de Gérard Collomb, le vice-président du Conseil régional a haussé le ton mercredi. Le sénateur-maire de Lyon lui reproche incessamment ses votes à la Région contre les subventions aux grandes institutions lyonnaises. "Ce sont des mensonges et je dis ce mot avec beaucoup de clarté : nous votons neuf dossiers sur dix qui touchent à la Ville de Lyon", recadre-t-il. Philippe Meirieu évoque plutôt "une différence de conception sur la notion d’égalité des territoires" avec le maire de Lyon. "Il faut que les grandes métropoles cessent de siphonner l’argent public, il y a des personnes au conseil municipal à Lyon et à la Région qui souhaitent également freiner les ardeurs des grandes institutions", glisse-t-il.
Nathalie Perrin-Gilbert rejoint dans la critique son titulaire, même si cette dernière réfute le titre de "première opposante à Collomb." "Je suis dans la majorité municipale et communautaire", rappelle-t-elle. Mais, de son propre aveu, c’est en 2008 que sa conception du politique s’est "téléscopée" avec celle du maire de Lyon. "J’étais à cette époque présidente de la commission Finances au Grand Lyon, j’ai eu le malheur de poser une question en groupe de travail sur le doublement de la subvention au centre Jacques cartier et sur les actions menées par l’OL dans les quartiers, pour lesquelles le Grand Lyon versait 200 000 euros, confie l’élue lyonnaise. On m’a signifié qu’il n’était pas d’usage de demander des comptes à l’OL." Quelques jours plus tard, la Lyonnaise était débarquée de la présidence de la commission des finances de la communauté urbaine. Pour elle, le lien de cause à effet est indiscutable. Perrin-Gilbert évoque un autre cas de divorce avec Collomb. En 2008, la maire du 1e arrondissement n’avait pas suivi la motion proposée par l’édile lyonnais, baptisée La Ligne Claire, au conseil national du PS, pour se ranger derrière celle de Bertrand Delanoë.

Déplacer le débat sur "le terrain des idées"

Il reste une dizaine de jours avant le premier tour des législatives. Un laps de temps très court pour replacer le débat sur le terrain des idées. Même si Meirieu et Perrin-Gibert estiment déjà avoir beaucoup donné. "A travers nos chantiers citoyens, nous avons déjà débattu sur les enjeux liés à l’environnement, la santé, l’emploi, le logement, la grande pauvreté, la démocratie et les solidarités", détaille par le menu Meirieu. "Je n’ai pas eu l’occasion pendant la campagne d’entendre Thierry Braillard sur ces grands sujets et je n’ai pas une idée extrêmement précise des lois qu’il pourrait proposer à l’assemblée", tacle-t-il. S’estimant le plus légitime, Meirieu rappelle son implication de terrain. "Il y a 35 ans, je faisais de l’alphabétisation des réfugiés chiliens au centre Pierre Valdo (Lyon 5e). A cette époque, Thierry Brailard n’était même pas né à la politique." Un dernier coup de griffe envoyé à son opposant, même si Meirieu assure son intention "d’abandonner les querelles locales et de marquer les vrais enjeux." Même si Meirieu n'oublie pas au passage d'égratigner ses camarades Verts qui ont choisi de soutenir Braillard. "Je ne sais pas si le panier aura plus de trente deniers pour payer les Judas", clôt-il, glacial.
Et c'est sur les terrains de "l'éducation, de la justice sociale, de la sécurité, de l'emploi et de l'environnement" qu'il veut débusquer son adversaire, le député sortant Michel Havard. "Il a miraculeusement fait disparaitre le nom de Sarkozy de tous ses documents de campagne", raille-t-il. Philippe Meirieu a quitté sa chasuble d’habile rhétoricien pour enfiler un peu plus le costume de député. Un changement d’attitude et de ton qui marque vraisemblablement un tournant de la campagne législative à Lyon.

X
8 commentaires
Laisser un commentaire
avatar
jean maladroit le 06/06/2012 à 11:45
Jeanmal a écrit le 06/06/2012 à 10h39

MEIRIEU PERDRA, ET BRAILLARD VAINCRA!

J'invite les journalistes à aller sur le terrain pour ce rendre compte de la popularité du candidat PRG de la majorité présidentielle ! Il ne fait pas campagne depuis 3 semaines comme Meirieu, Thierry Braillard fait campagne depuis des mois et des mois pour défendre François Hollande, notre premier président de gauche depuis 17 ans... Le président d'abord élu aux primaires citoyennes (PRG+PS) Oui, Thierry Braillard est légitime car François Hollande notre président a comme plus fidèles alliés le PRG et non pas les verts ont obtenu leurs investiture sur un bout de papier destiné à saboter notre parti, le PS par Martine Aubry.

Arrête jeanmal, tu vas nous faire pleurer ... tu es menteur comme eux !
c'est toi qui vas pleurer dimanche soir, et si tu n'as assez de kleenex, fais signe

Signaler Répondre

avatar
Jeanmal le 06/06/2012 à 10:39

MEIRIEU PERDRA, ET BRAILLARD VAINCRA!

J'invite les journalistes à aller sur le terrain pour ce rendre compte de la popularité du candidat PRG de la majorité présidentielle ! Il ne fait pas campagne depuis 3 semaines comme Meirieu, Thierry Braillard fait campagne depuis des mois et des mois pour défendre François Hollande, notre premier président de gauche depuis 17 ans... Le président d'abord élu aux primaires citoyennes (PRG+PS) Oui, Thierry Braillard est légitime car François Hollande notre président a comme plus fidèles alliés le PRG et non pas les verts ont obtenu leurs investiture sur un bout de papier destiné à saboter notre parti, le PS par Martine Aubry.

Signaler Répondre

avatar
Toctoc le 01/06/2012 à 16:30

Havard doit drôlement se marré !!!!!!

Signaler Répondre

avatar
Citoyen le 01/06/2012 à 08:46

Voilà quelques détails sur ce que gagne un député auquel il faut ajouter les sommes liées aux conflits d'intérêts (Exemple : un député professeur de médecine rémunéré par un labo pharmaceutique pour des interventions) appelé pudiquement par ses pairs conflit d'intérêts, quand pour un citoyen lambda la qualification judiciaire serait corruption.

http://www.francesoir.fr/actualite/politique/legislatives-ce-que-gagnent-les-deputes-232667.html

Signaler Répondre

avatar
jm le 31/05/2012 à 20:22

Un combat entre petites frappes du même bord. Continuez à voter pour le régime Collomb : Braillard / Meirieu = Même Perrin-Gilbert.

Signaler Répondre

avatar
Republique le 31/05/2012 à 18:35

Plus de 5000 euros net par mois le salaire d'un député, plus les avantages (transport, primes, ..), plus un régime de retraite tip top, tu m'etonne que tout le monde se bat pour en être!!!

Signaler Répondre

avatar
Citoyen le 31/05/2012 à 16:33

Pour s'offrir les avantages royaux de la République tous les coups sont bons !

Signaler Répondre

avatar
phil le 31/05/2012 à 15:15

Ah oui, l'OL (bien qu'impliqué dans les quartiers, je n'ai jamais entendu parler d'actions menées par l'OL), la ligne claire avec Guérini, ça c'est de la politique à la Collomb-Braillard. D'ailleurs, au sujet de ce dernier, quelle existence politique at-il ? Etre sympa ? Ca ne suffit pas.

Signaler Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Les champs requis sont identifiés par une étoile *
Si vous avez un compte Lyon Mag, connectez-vous.
Nous ne vous enverrons pas d'email sans votre autorisation.

Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.