Paul-Richard Zelmati (avocat) : "La présomption d'innocence doit être absolument garantie"

L'avocat au barreau de Lyon, Paul-Richard Zelmati, était l'invité ce vendredi matin de Gérard Angel, dans les Coulisses du Grand Lyon.

Paul-Richard Zelmati (avocat) : "La présomption d'innocence doit être absolument garantie"
Paul-Richard Zelmati - LyonMag

Alors que la contestation des avocats contre les box vitrés dans les tribunaux gronde à Lyon, l'avocat, qui conseille notamment Gérard Collomb, a expliqué sa position personnelle. "La première fois, en 1987, on a imposé ce dispositif pour protéger Klaus Barbie (lors de son procès à Lyon, ndlr) d'éventuelles vengeances qui pouvaient venir de la part du public. (…) Les années 2000 ont vu fleurir cette idée-là. Conception à laquelle je suis radicalement opposé. (…) À l'époque, c'était le début de la lutte contre le terrorisme. On pouvait alors peut-être, je dis bien peut-être, comprendre le dispositif. À partir de là, cela a prospéré pour tous les contextes en matière pénale", raconte Paul-Richard Zelmati.

Sauf que, comme le rappelle l'avocat, "selon l'article 318 du code de procédure pénale, le prévenu doit comparaître libre, encadré de ses gardes pour éviter l'évasion." Et de poursuivre : "Nous, avocats, nous avons besoin d'une confidentialité et d'échanger avec nos clients. Les magistrats et le président de l'audience doivent être garants de cette liberté d'échange et nous y sommes très attachés. Par ailleurs, la présomption d'innocence doit être absolument garantie. Mes clients qui comparaissent n'ont pas à avoir sur eux les stigmates de la culpabilité. Tant qu'aucune décision ne les a condamnés, ils sont à tout le moins présumés innocents. Ces cages vitrées, dans lesquelles on enferme celui va comparaître, obligent ce dernier à des gesticulations complétement ridicules pour pouvoir communiquer avec son avocat."

Les Coulisses du Grand Lyon à retrouver tous les matins à 8h10 sur Jazz Radio 97.3 et en vidéo sur LyonMag.com.

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1 commentaire
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droit à la sérénité pour les victimes le 25/05/2018 à 08:46

Maître Zelmati est certainement un grand défenseur des droits de l'homme mais il omet de préciser :
1 que ce dispositif n'est pas généralisé,
2 que les troubles à l'ordre public sont de plus en plus fréquents,
3 que dans nombre de cas, notamment pour les comparutions immédiates, c'est la victime qui se sent menacée et se retrouve au tribunal la peur au ventre (sans parler de la "pression" des familles & amis du prévenu...) et que donc de fait ce sont bien les droits de la victime qui au quotidien ne sont pas respectés....
Mais il est vrai que ceux-ci n'intéressent pas grand monde...

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