Bernard Rivalta : « Le service public c’est d’abord un service au public »

Bernard Rivalta : « Le service public c’est d’abord un service au public »

Les TCL ont connu vendredi la première grève de leur rentrée affectant le trafic de tramway. Mais ce débrayage organisé par les syndicats, pour dénoncer les sanctions disciplinaires qui se multiplient au sein de Keolis, ne pourrait être que le premier d’une longue série d’ici à la fin de l’année. L’intersyndicale a en effet déposé un préavis de grève à compter du 24 septembre  jusqu’au 1er janvier 2010. Une manière de s’opposer aux nouveaux accords d’entreprise adoptés unilatéralement par la direction le 3 juillet dernier. Les syndicats avaient alors refusé de parapher le texte. Le conflit porte précisément sur l’organisation du travail et les rémunérations, mais pourrait bien de nouveau affecter le quotidien des Lyonnais. Bernard Rivalta, le président du Sytral, l'autorité organisatrice des transports urbains lyonnais, pousse un coup de gueule.

LyonMag.com : En tant que président du Sytral à deux semaines du début du préavis déposé par les syndicats des agents des TCL, qu’est-ce qui ne va pas selon vous ?

Bernard Rivalta : C’est plus l’aspect réglementaire qui provoque cette situation. La loi sur le service minimum est, selon moi, complètement inadaptée. Le manque de clarté  de cette loi conduit aujourd’hui à un certain nombre d’incongruités, comme de déclarer un préavis de grève pour trois mois sans savoir si cela durera trois mois ou pas. Alors même si c’est une question de confort pour les organisations syndicales d’annoncer un blocage aussi long, il faut qu’elles fassent attention vis-à-vis de l’opinion publique. Le droit de grève est inscrit dans la constitution mais 99 jours de grève, c’est un jour de moins que les 100 jours de Napoléon qui se sont achevés par Waterloo. Je souhaite que la raison revienne et que chacun comprenne qu’aujourd’hui le service public c’est d’abord un service au public. Une telle grève risque d’être incomprise par une population confrontée aujourd’hui à des entreprises qui ferment, au chômage et aux diminutions de salaire. Or aux TCL  les emplois sont pérennes, les salariés restent sur des augmentations de rémunération et bénéficient d’un confort d’organisation d’entreprise que vous ne retrouvez plus ailleurs.

Le tort est-il partagé entre Keolis et les organisations syndicales ?

Non je ne vois pas les choses comme cela. Il y a eu des heures de discussions mais si les positions restent figées dans un sens au prétexte que les avantages sont jugés acquis, il ne peut pas y avoir d’accord. A partir de là, les positions se débloqueront d’une façon ou d’une autre mais je souhaite qu’une issue soit trouvée dans le dialogue et pas dans une épreuve de force comme le souhaitent les syndicats aujourd’hui.

Vous êtes un homme politique, est-ce que cette situation peut se régler par la force politique ?

Moi je gère de l’argent publique, ce sont ni mes stock-options, ni mes dividendes. Il s’agit de l’argent de l’usager, donc du prix du billet et de l’abonnement, mais également l’argent des impôts locaux que je vote à la Communauté Urbaine et au Conseil Général. Il s’agit également  de l’argent des entreprises qui aujourd’hui souffrent dans l’activité économique et que l’on ponctionne à 1,75% de la masse salariale pour financer le réseau de transport en commun.
Ce réseau et son organisation doit se moderniser. Il y a des règles qui datent de 40 ans et qui ne peuvent plus être acceptées, elles ne constituent pas nécessairement ce que certains appellent un avantage acquis.
Et que ce soit le maire de Lyon ou le président du Conseil Général, ils sont administrateurs comme moi, ils sont soumis aux mêmes règles. Il y a des budgets et il faut savoir que le versement de transport des entreprises risque de se stabiliser ou de diminuer. Il faudra bien qu’on aille chercher l’argent quelque part. Il n’y a pas beaucoup de solutions : personne ne touche à la réglementation sur le travail, ni aux accords de branche (c'est-à-dire les accords entre les syndicats et les professionnels du transport). Il reste les adaptations des accords d’entreprise, c’est là qu’il faut trouver des solutions. Mais il ne faut pas que les organisations syndicales restent figées sur leur position car le service public, c’est le service rendu au public.

Gwenaël Windrestin

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7 commentaires
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DOC le 03/10/2009 à 04:46

Egalement l'argent du SyTral n'est-ce pas?Me trompes-je?

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tcl le 03/10/2009 à 03:56

Actionnaires,profits,rentabilité...Vive le service public,vive la France...

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TCL le 03/10/2009 à 03:55

Privé,public,l'entente est-elle cordiale dans les deux sens...?

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tcl le 03/10/2009 à 03:54

Oui à la modernisation du réseau,mais pas au détriment du pouvoir d'achat des salariés et de leurs conditions de travail.Transports en commun lyonnais,service public.Kéolis,gestionnaire du réseau,groupe privé.Pourquoi,comment?

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sb69 le 29/09/2009 à 12:23

quand on detourne du fric public et qu on refuse de le rendre on appelle ça comment? moi chauffeur de bus trouve legitme que mes acquits restent surtout qd on degage ds benefices qui partent a des actionnaires privés! je suis pour un service public de qualité!

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philou le 26/09/2009 à 09:29

Les quelques millions d'euro que fait keolis lyon sur le dos des employés et des client retournent-ils dans dans les caisses publiques ?

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Francky le 20/09/2009 à 20:20

Pourquoi utiiliser un groupe Financier comme KEOLIS pour gerer les transport Publics. Les bénéfices fait par les TCL enrichissent-ils entièrement la ville de LYON ou alors vont-ils enrichir des actionnaires ??

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