Extension de l'usine Daikin près de Lyon : bisbille entre Jérôme Moroge et la préfète du Rhône

Extension de l'usine Daikin près de Lyon : bisbille entre Jérôme Moroge et la préfète du Rhône
Jérôme Moroge, maire d'Oullins-Pierre-Bénite, dans les locaux de LyonMag.

Alors que le projet d’extension de l’usine Daikin à Oullins-Pierre-Bénite a été approuvé par la préfecture, le maire de la commune réclame en urgence la suspension de l’autorisation.

Voilà maintenant quelques années que les PFAs, ou polluants éternels, sont au cœur du débat dans la commune de Pierre-Bénite, dans la périphérie de Lyon. Le sol, l’air, le lait maternel, ou même les œufs produits sur la zone sont contaminés par ces substances dont la durée de vie est “éternelle”, et auraient des effets nocifs sur la santé. 

Ainsi, alors qu’un plan d’extension de l’usine Daikin Chemical France, épicentre du scandale des perfluorés, a été autorisé par arrêté préfectoral, le maire d’Oullins-Pierre-Bénite Jérôme Moroge a subitement changé d’avis, même si sa propre signature a été apposée en 2021 sur le projet.

La Ville a accordé un permis de construire pour cette extension”, confirme-t-il ainsi par communiqué, mais uniquement sur “des considération urbanistiques”, “bien avant la révélation de la pollution aux perfluorés (PFAS)”. “J’estime que la situation a drastiquement changé”.

Le communiqué, daté du 30 mai, concorde cependant suspicieusement avec un vote ayant eu lieu ce même jour au Sénat, portant exactement sur un projet de loi concernant les mêmes substances chimiques dont il est ici question, validé à l'unanimité.

L’édile n’ayant visiblement pas fait assez vite machine arrière, la préfète du Rhône a sévèrement répliqué par un autre communiqué pas si subtilement intitulé “préférons la confiance et la transparence aux effets médiatiques.” Dans celui-ci, elle répond à Jérôme Moroge qu’il aurait, “lors des douze comités de suivi sur la pollution des perfluorés dans la région’, “systématiquement participé sans jamais exprimer les propos qu’il préfère rendre publics par voie de presse”.

Uppercute pour le maire de la commune, complété par des arguments de raison : “la capacité de production ( de l’usine avec l’unité complémentaire) n’est pas modifiée. Dès lors, aucune autorisation n’est nécessaire”. De plus, Fabienne Buccio argue que “cette unité de Daikin ne conduit pas à des rejets de PFAS dans l’eau.” : celle-ci sera en outre soumise à des contrôles rigoureux et nombreux, pour s’assurer entre autres “de l’absence totale de rejets de PFAS dans l’eau.” 

Si le maire de Pierre Bénite demande “de réviser l’arrêté préfectoral” et “une nouvelle évaluation environnementale”, la préfète rappelle “qu’au nom du principe de précaution, les exigences imposées aux industriels sont bien supérieures à celles de la réglementation nationale et européenne.” 

Comme l’a si bien dit le Cardinal de Richelieu en son temps “il faut écouter beaucoup et parler peu pour bien agir au gouvernement d’un État”, ou, en l'occurrence, d’une commune.

A.V

X
4 commentaires
Laisser un commentaire
avatar
Lisak le 31/05/2024 à 21:45

C’est un peu comme les recours contre les centres Amazon, Usine de batterie et autre… On ne veut pas de pollution visuelle, sonore ou toxique à côté de chez sois, mais à force de refusé les PDG iront voir ailleurs, à l’étranger… Les caisses sont vides, il ne faut pas cracher sur ce genre de projet

Signaler Répondre

avatar
Dutronc le 31/05/2024 à 21:18

Je retourne ma veste, toujours du bon cotéééééé

Signaler Répondre

avatar
J'me croyais déjà................ le 31/05/2024 à 19:33

Il s'en prends plein la gueule le Jérôme, ça va être dur les municipales et les législatives !

Signaler Répondre

avatar
Ex Précisions le 31/05/2024 à 19:01

Mais bon sang cette boite fait partie des 1ers de cordées ! Avec des salaires minables et plein de délocalisation.
Laissez-la tranquille, elle polluera comme elle veut, sinon elle va licencier et s'installer dans un autre pays, ce qu'elle fera de toute manière à court ou moyen terme après avoir encaissé toutes les aides de l'état...

Signaler Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Les champs requis sont identifiés par une étoile *
Si vous avez un compte Lyon Mag, connectez-vous.
Nous ne vous enverrons pas d'email sans votre autorisation.

Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.