"Je n’avais pas d’autre choix que de passer par cette voie de bus." En fin d’après-midi, le 11 octobre 2024, Anne-Laure attend sa fille au métro Hôpital Sud. Comme beaucoup d’automobilistes, elle utilise l’une des rares places de stationnement disponibles dans ce secteur, depuis les travaux réalisés par la Métropole de Lyon. "Ils ont mis que deux petites places dépose-minute, et vu le volume, la Métropole a complètement sous-estimé les besoins de stationnement", estime-t-elle.
C’est au moment de quitter sa place que tout bascule. "Pour sortir de ma place de stationnement afin de regagner la voie de circulation normale, je suis forcée de traverser par la voie de bus qui se situe entre la place de stationnement et la voie. Je n’ai pas d’autre possibilité, sinon de me téléporter dans les airs."
Anne-Laure affirme qu’elle roulait au pas, clignotant allumé, en essayant de s’insérer dans le flot dense de voitures. Elle est aussi bien consciente que le secteur du métro Hôpital Sud est régulièrement saturé et que de nombreux automobilistes se retrouvent à stationner en double file faute de mieux. Selon elle, la police municipale avait d’ailleurs reçu des consignes strictes pour verbaliser dans cette zone devenue sensible, en raison des infractions répétées et du mécontentement croissant des chauffeurs de bus.
"Sauf que moi j'étais bien garée ! Et là, les policiers excédés s’en sont pris à moi, j’ai servi de victime. Ils étaient cinq, un vrai peloton et ils n'ont rien voulu savoir. J’ai même pleuré sur le moment. Ma fille était donc avec moi dans la voiture, elle était traumatisée, elle m’a dit, mais 'c’est ça la justice maman ?' Elle était dégoutée pour moi. C'est une injustice."
Une amende majorée à 375 euros… sans réponse de l’administration
Le procès-verbal initial, elle ne le reçoit jamais. En revanche, l’amende majorée, elle, arrive sans préavis, suivie d’un prélèvement automatique ce mardi 3 juin 2025 : 375 euros directement débités sur son compte par avis de saisie administrative.
Anne-Laure conteste. Deux courriers recommandés, adressés à l’adresse indiquée sur le PV, restent sans réponse.
Elle obtient finalement un rendez-vous avec la maire de Saint-Genis-Laval, Marylène Millet, le 24 février 2025. "Elle m’a reçue avec la responsable de la police municipale, qui était très remontée contre moi", affirme-t-elle. Dans le bureau, Anne-Laure dit avoir fait face à une responsable inflexible, au ton sec, qui n’a montré "aucune écoute" malgré ses tentatives d’explication.
Toutefois, "la maire m’a dit qu’elle-même attend ses enfants en double file sur la voie de bus. Mais elle, bien sûr, n’est pas verbalisée. J'ai demandé à consulter les images de vidéosurveillance, mais on m’a dit que ce n’était possible que sur réquisition d’un magistrat."
La Ville reconnaît un aménagement inadapté
Contactée, la municipalité explique qu'Anne-Laure a bien été verbalisée pour avoir circulé sur la voie de bus devant le métro. Le montant initial de l’amende était de 135 euros, minoré à 90 euros en cas de paiement rapide.
"La configuration actuelle des aménagements aux abords de la station de métro ne prévoit pas de zone de dépose-minute matérialisée du côté du parvis du métro", reconnaît la Ville. "Cela conduit régulièrement les automobilistes à emprunter la voie de bus." La commune affirme avoir sollicité la Métropole dès septembre 2024 et avoir reçu une réponse le 26 mai 2025. Une solution est en cours d’élaboration, sans date d’installation précisée.
Concernant les images de vidéoprotection, la Ville confirme : "En cas de contestation et de procédure officielle, une réquisition des images aurait pu être envisagée, mais compte tenu de l’ancienneté de l’infraction, et conformément aux obligations liées au RGPD, la commune ne dispose plus des images."
Enfin, sur la procédure de majoration, la mairie précise que celle-ci "relève du centre des finances publiques" et que "la contestation doit être adressée à l’Officier du Ministère Public." Selon la mairie de Saint-Genis-Laval, un courrier a bien été adressé à l’OMP en date du 22 avril 2025, pour appuyer la démarche d'Anne-Laure.
La mère de famille n'est pas vraiment de cet avis. Selon elle : "son cabinet a fait une lettre pour m’enfoncer encore plus pour défendre sa police municipale. Vraiment, je suis écœurée.”
"Un deux poids deux mesures"
Aujourd’hui, Anne-Laure refuse de lancer une procédure judiciaire coûteuse, mais souhaite rendre son histoire publique. "C’est de l’acharnement sur le faible contribuable. C’est plus facile de venir chercher nous, qui travaillons, qui payons nos impôts, plutôt que les dealers ou les voleurs qui agissent en toute impunité."
Selon elle, elle n’est pas un cas isolé : "La maire m’a avoué avoir donné de nouvelles consignes à sa police municipale suite à ma rencontre pour cesser ces verbalisations abusives." Mais pour elle, le mal est fait : "J’estime que c’est vraiment du racket."
tout a fait….
Signaler RépondreMerci madame pour cette contribution !
Signaler RépondreGrace a votre générosité l’état français el la métropole vont pouvoir accompagner des mineurs de 25 ans sous OQTF.
Pour rappel certaines personnes ayant vandalisé des commerces, brûlés des voitures et blessés des policiers ont écopé d’une amende de 500 € en comparution immédiate le WE dernier, j’espère que vous êtes consciente de la mensuetude de l’ma justice française à votre égard.
le bordelisme administratif a son paroxysme ; infrastructures incohérentes , réglementations délirantes , pléthore d'administrations , de services , de sous services ; bref la 'soviétisation ' de la France , en marche depuis plus de 40 ans ...
Signaler RépondreLa police a l'habitude de voir pleurer les contrevenants pour ne pas payer l'amende de voie de bus, téléphone au volant ...
Signaler RépondrePS : Marcher 100m permet de se garer correctement et détendre sa nervosité
Il faut voter un peu plus à gauche madame. On va lutter contre les racailles en uniformes qui pourriront votre quotidien dès qu'ils auront l'occasion et ils patrouilleront en short
Signaler RépondreBravo les policiers!
Signaler RépondreC'est plus facile de s'en prendre a une mère de famille, qu'a des racailles qui brulent et pillent les magasins🤔
S'il s'agissait d'une racaille, elle n'aurait pas eu d'histoires et aurait même eu droit aux excuses du Maire.
Signaler RépondreC'est bien vrai ça :
Signaler Répondre"C’est plus facile de venir chercher nous, qui travaillons, qui payons nos impôts, plutôt que les dealers ou les voleurs qui agissent en toute impunité."...
C'est sûr qu'elle ne risque pas de soulever des émeutes : laxisme judicaire pour les uns et extrême sévérité pour les autres...
C’est sur que c’est tellement plus facile et plus simple de verbaliser cette dame que de courir après les racailles et faire régner l’ordre là où il y en a plus depuis longtemps.
Signaler RépondreDe l’argent rapidement gagné pour l’état qui n’a pas le courage de lutter contre la fraude sociale et les vrais délits
Encore une fois, une personne honnête paie pour tout ce qui se passe !
Signaler RépondreC’est un scandale de plus !
Et pendant ce temps là, les juges sont indulgents avec les casseurs, les dealers.
Plus de justice en France !
prélèvement automatique ce mercredi 4 juin 2025 : 375 euros directement débités sur son compte par avis de saisie administrative.
Signaler RépondreC etait hier ?