Bernard Devert (Habitat et humanisme) : "Ehpad : les personnes ont le sentiment d'être inutiles et de coûter cher"

Le fondateur d'Habitat et humanisme, Bernard Devert, était l'invité ce jeudi matin de Gérard Angel, dans les Coulisses du Grand Lyon.

Bernard Devert (Habitat et humanisme) : "Ehpad : les personnes ont le sentiment d'être inutiles et de coûter cher"
Bernard Devert - LyonMag

En pleine crise sociale dans les Ehpad, le fondateur d'Habitat et humanisme, qui possède une quarantaine d'établissements en France, a donné quelques éléments pour mieux comprendre l'origine de ces tensions. "La détérioration de la situation n'est pas subite. Elle s'est faite au fil du temps. Cela est dû au fait que ces établissements accueillent de plus en plus des personnes très âgées (l'âge moyen d'entrée dans nos établissements et de plus de 90 ans) avec des pathologies parfois lourdes. On peut dire que les Ehpad s'hospitalisent. Et s'il y a véritablement un problème au niveau des pathologies, cela veut dire qu'il faudrait davantage de soignants. Mais le chiffre, aujourd'hui, c'est un demi-soignant par résident. Il y a donc une insuffisance de personnel", a détaillé Bernard Devert.

Au-delà du souci presque logistique, l'homme d'église explique également que cette crise cache un véritable problème de société. "Il ne faut pas simplement assurer un soin. Il faut aussi assurer un 'prendre soin' de la personne. Et comme le personnel soignant n'a pas le temps, les personnes se disent que finalement elles vont rester seules. (…) Naturellement, les aides-soignants voudraient absolument aussi assurer ce prendre soin, mais il n'ont pas le temps. Donc il y a une rupture par rapport à la question du temps." Un problème de société auquel il faut ajouter "une rupture sur le plan financier", selon Bernard Devert, qui déplore le coût des établissements pour les résidents et leur famille. Et de conclure que "finalement, la personne a le sentiment d'être inutile et en plus de coûter cher. (…) Et ce n'est pas possible de penser cela, car ce n'est pas le respect de la vie. On doit, par rapport à ces personnes, une attention plus forte que ce que l'on accorde."

Les Coulisses du Grand Lyon à retrouver tous les matins à 8h10 sur Jazz Radio 97.3 et en vidéo sur LyonMag.com.

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9 commentaires
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teufel le 02/02/2018 à 19:15

j'admire Devert et ce qu'il fait. Mais quand il écrit "la personne a le sentiment d'être inutile et en plus de coûter cher. (…) Et ce n'est pas possible de penser cela, car ce n'est pas le respect de la vie.", je suis embêté : ce n'est pas seulement un sentiment, c'est en grande partie la vérité ! Et Bernard Devert ne doit pas nous empêcher de penser la vérité.
Ensuite, on peut (on doit) faire l'effort nécessaire ; par devoir, par exigence morale, par amour...mais en sachant ce quon fait.

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Bénévolat le 01/02/2018 à 17:42
Toujours le fric ? a écrit le 01/02/2018 à 15h50

A bon, quand on vide le porte monnaie des uns, ça remplit celui des autres ? D'où guerre permanente ?
Et... on va continuer longtemps dans ce système de tarés ?

"Toujours le fric", donneur de leçon
j'espère que vous êtes un excellent bénévole qui travaille dans les EHPAD.

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Retour vers le passé. le 01/02/2018 à 16:44

Le pays des droits de l’homme ,vas redevenir le pays de l’homme de cromagnon.

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Batman le 01/02/2018 à 16:29

Devert ! Capitaliste masqué derrière un humanisme retors. Il est pas gonflé !

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en marche ou crève le 01/02/2018 à 16:23
Extrème misère. a écrit le 01/02/2018 à 16h02

Il n'y a pas que les personnes âgées qui souffrent de la culpabilité décrite par Monsieur Devert.

Les sans-emploi, les malades, les précaires de toutes sortes de tous âges, ressentent au plus profond d'eux, la culpabilité.

Les chômeurs sont traqués par macron et ses amis des républicains...
Les malades doivent guérir...
Les précaires sont responsables de leur situation...

Tous ces gens sont devenus des "épouvantails à cons" !
Le pouvoir, qu'il soit macronien, flanby ou agité du bocal, a toujours besoin de punching ball pour cons.

Rappelez-vous, le con regarde toujours le doigt quand il faut regarder dans la direction du doigt.
Mais pour cela il faut être en capacité de réfléchir et analyser.

Notre pays, notre société glisse tout doucement, mais durablement, vers le "marche ou crève".

Un marche ou crève sur fond de misère extrême, qui fait se battre entre eux des adultes, pour des pots de pâtes à tartiner ou des changes pour enfants.

ça n'a pas toujours été la cas dans ce système ?

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Extrème misère. le 01/02/2018 à 16:02

Il n'y a pas que les personnes âgées qui souffrent de la culpabilité décrite par Monsieur Devert.

Les sans-emploi, les malades, les précaires de toutes sortes de tous âges, ressentent au plus profond d'eux, la culpabilité.

Les chômeurs sont traqués par macron et ses amis des républicains...
Les malades doivent guérir...
Les précaires sont responsables de leur situation...

Tous ces gens sont devenus des "épouvantails à cons" !
Le pouvoir, qu'il soit macronien, flanby ou agité du bocal, a toujours besoin de punching ball pour cons.

Rappelez-vous, le con regarde toujours le doigt quand il faut regarder dans la direction du doigt.
Mais pour cela il faut être en capacité de réfléchir et analyser.

Notre pays, notre société glisse tout doucement, mais durablement, vers le "marche ou crève".

Un marche ou crève sur fond de misère extrême, qui fait se battre entre eux des adultes, pour des pots de pâtes à tartiner ou des changes pour enfants.

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Toujours le fric ? le 01/02/2018 à 15:50
Non à LaRem a écrit le 01/02/2018 à 15h16

Nos gouvernants souffrent de gérontophobie sauf en période électorale.
Notre jeune Président avait la possibilité d'orienter l'ISF vers nos aïeux, mais il a préféré privilégier les riches.
Cette argent aurait permis aux EHPAD d'embaucher du personnel afin d'apporter du confort pour nos aïeux.

A bon, quand on vide le porte monnaie des uns, ça remplit celui des autres ? D'où guerre permanente ?
Et... on va continuer longtemps dans ce système de tarés ?

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Non à LaRem le 01/02/2018 à 15:16

Nos gouvernants souffrent de gérontophobie sauf en période électorale.
Notre jeune Président avait la possibilité d'orienter l'ISF vers nos aïeux, mais il a préféré privilégier les riches.
Cette argent aurait permis aux EHPAD d'embaucher du personnel afin d'apporter du confort pour nos aïeux.

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LOUIS M le 01/02/2018 à 09:51

Ce type est formidable !
Il vit le quotidien des gens et sait donc de quoi il parle

et il a fait de l'apostolat (p.m. il est prêtre après avoir grenouillé dans l'immobilier pur et dur) son but de vie

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