Dans un rapport publié ce mercredi 4 juin, la Chambre régionale des comptes du Rhône alerte sur les limites budgétaires du réseau TCL, exploité jusqu’en 2024 par Kéolis. Alors que s’ouvre une nouvelle phase de contrats en 2025 avec Kéolis et RATP Dev, la question du financement d’un programme d’investissement de 6,4 milliards d’euros agite les magistrats. Une dette maîtrisée pour l’instant, mais des marges de manœuvre jugées très réduites pour les années à venir.
“Il y a plein de problèmes mais on peut aussi être fiers de notre réseau”, souligne Barbara Falk, présidente de la Chambre régionale des comptes du Rhône. En 2023, le réseau TCL a renoué avec un volume de fréquentation proche de l’avant-Covid : 495 millions de voyages annuels. L’offre continue de s’étoffer (+8 % de places kilomètres offertes entre 2015 et 2023), et la satisfaction des usagers, bien que mesurée tardivement, reste élevée. La note moyenne de satisfaction est de 7,3/10 selon le Sytral et de 6,4/10 selon l’enquête de la Chambre.
Mais le rapport pointe une "dégradation sensible des conditions d’exploitation" en 2022 et 2023 : difficultés de recrutement, absentéisme élevé chez Kéolis, et "kilomètres perdus", par rapport au trajet prévu estimés entre 2 et 3 % de l’offre contractuelle. "C’est énorme", insiste Barbara Falk, "alors que les autres années on était aux alentours des 1 %."
Une structure financière qui était saine…
Sur le papier, le Sytral affichait encore en 2023 une situation financière stable. Les produits de gestion courants s’élevaient à 986 M€, les charges à 618 M€, et la capacité d’autofinancement brut atteignait 363 M€, en hausse de 16,4 % depuis 2017. L’endettement restait limité à 663 M€, soit une capacité de désendettement de 1,8 année, en baisse de 15 %.
Mais cette stabilité est sur le point de basculer. "Le problème des emprunts, ce n’est qu’un moyen. Il faut rembourser : il va donc falloir trouver des recettes majeures", préviennent les magistrats. Avec un programme d’investissement de 6,4 milliards d’euros à financer d’ici 2033, le Sytral prévoit une levée de dettes de 340 M€ par an. Et ce sans même inclure le projet de SERM (service express régional métropolitain), encore à l’état d’étude.
Des marges de manœuvre très réduites
La Chambre est formelle : "pas beaucoup de marge de manœuvre pour augmenter son financement". Le versement mobilités (provenant des entreprises du département) — principale ressource du Sytral (480 M€ en 2023) — est désormais au plafond dans la métropole de Lyon. "Le financement du réseau est donc lié à la croissance économique. C’est presque la moitié du financement", rappelle le rapport.
Le Sytral se retrouve donc dans une impasse. "Il n’y a pas d’autres impôts mobilisables existants," note la CRC, contrairement à la région parisienne. De plus, les récentes politiques tarifaires (gratuité pour les moins de 10 ans, tarification zonale) pourraient encore faire baisser les recettes de billetterie, déjà inférieures à celles de 2019 (243 M€ contre 256 M€). Le ratio recettes tarifaires / dépenses d’exploitation a perdu 10 points depuis 2017, passant de 61 % à 51 %.
L’ombre d’une hausse des tarifs… ou de nouvelles taxes
Face à cette équation, la Chambre évoque plusieurs pistes. La plus directe : améliorer le recouvrement des amendes et lutter plus efficacement contre la fraude. "Plutôt que de chercher de nouvelles taxes, il y a déjà la possibilité d’augmenter les recettes d’environ 10 %", soit environ 25 M€, estiment les magistrats. En 2023, le taux de recouvrement des amendes n’était que de 36,4 %, et le produit total des amendes a fondu à 2,4 M€, contre 4,3 M€ en 2017.
Mais cette marge reste insuffisante au regard des besoins. Et dans sa réponse, le Sytral ne ferme pas la porte à d’autres leviers. L’établissement évoque explicitement une possible évolution de la fiscalité. "Le président est d’accord avec cette problématique", notent les magistrats, en référence à la réponse du Sytral qui inclut un tableau chiffré des hausses d’imposition envisageables.
En effet, le Sytral propose une série de pistes fiscales pour sécuriser à long terme le financement des transports en commun. L'organisme suggère notamment de mieux répartir certaines ressources nationales : une part des recettes issues de la TICPE, des concessions autoroutières ou du secteur aérien pourrait ainsi être affectée à la mobilité du quotidien. Il plaide aussi pour un retour de la TVA à 5,5 % sur les transports publics, une affectation partielle de la fiscalité environnementale (carbone, quotas d’émission), ou encore une réforme du versement mobilité, en abaissant le seuil d’assujettissement ou en créant une majoration liée à l’offre supplémentaire. Le Sytral envisage enfin d’ouvrir le débat sur une contribution du secteur de la livraison urbaine, et sur une taxation des plus-values immobilières générées par les nouvelles infrastructures.
La Chambre dresse un constat lucide : un réseau reconnu pour sa performance, mais qui repose sur un équilibre financier fragile. "Le réseau est historiquement largement payé par les usagers", rappelle la CRC. Or, dans un contexte de politiques sociales plus volontaristes et de saturation des ressources classiques, l’avenir financier des TCL s’annonce tendu.
La question est désormais politique : comment financer sans trop faire payer l’usager à l'approche des élections ? Sans augmentation du versement mobilité ou des contributions des collectivités, la piste d’une taxe additionnelle ou d’une hausse tarifaire se précise. Et ce, même si l’opinion des usagers, dans les enquêtes du Sytral comme de la Chambre, n’identifie pas le prix comme un levier majeur de satisfaction. Un paradoxe de plus dans l’équation budgétaire lyonnaise.
payer les primes de Tonton ...
Signaler Répondre"elle n'a jamais rien branlé" Si toi-même....
Signaler Répondre"elle n'a jamais rien branlé" Si toi -même !
Signaler Répondreramener ca a 'la gauche bien pensante progressiste et a la droite ringarde et réac' réflexion primaire et sectaire . Le sujet : la Cour souligne que les investissements prévus ne pourront être réalisés que par un endettement massif ; ce qui va plomber durablement les capacités futures de fonctionnement et d'investissement du Sytral , alors que jusqu' maintenant , les investissements sont réalisés sur les revenus et les fonds propres de l'entreprise .Autrement dit , c'est une fuite en avant budgétaire qui ne sera absolument pas contrôlable ; car même si cela semble en étonner certains , un emprunt doit être remboursé en finalité ...
Signaler Répondrepour faire des économies d'électricité pour décarboner le monde ...
Signaler Répondrec'est très compliqué , ca coute très cher et ca fonctionne mal ; c'est invariablement la meme chose ; mais certains n'ont toujours pas réalisé depuis 81 ...
Signaler RépondreA propos du SYTRAL.
Signaler RépondreQuelqu'un pourrait-il m'indiquer si la réparation et la remise en fonctionnement des escalators et ascenseurs HS des métros est prévue. Dans l'affirmative à quelle période.
Merci.
Toute la droite gueule pour se faire mousser mais elle était où quand il fallait rénover les réseaux. A part les cocktails et l'entre soi, elle n'a jamais rien branlé.
Signaler Répondrebon voyage !
Signaler RépondrePas étonnant que tout ce pognon est parti entre la renumerotation, travaux qui engendrent les déviations de bus dans ma rue qui elle même fait le sacrifice des travaux aussi!
Signaler RépondreTout le fric serait passé dans les pistes et couloirs cyclables?
Signaler RépondreRuine la ville et puis s’en va.
Signaler RépondreVous verrez après les élections.
Signaler RépondrePour ma part je me prépare à plier bagages car peu importe ceux qui vont passer, les finances seront dans un tel état qu'il faudra augmenter les taxes et notamment la taxe foncière, les PVs, les abonnements TCL, la CFE, etc.
Je peux vous parier que la taxe foncière prendra plus de 10% en 2026 juste après les élections.
Nos politiques de gauche sont les plus incapables de diminuer l'emprise des collectivités.
Tout le monde est d'accord, il faut développer les TC, pour celà il faut trouver des ressources.
Signaler RépondrePour cela il faut prendre un pourcentage sur les plus values immobilières qui sont générées par les nouvelles infrastructures TC.
Supprimer les bus qui consomment des 40 litres aux 100km et construire des lignes de métros. Cela fait des années qu'elle est amortie la ligne A. Des tramways, non ! car ils cassent trop les oreilles des riverains h24 et empêchent la circulation des automobiles.
Signaler RépondreC'est la collectivité qui paie ma bagnole ? Mince, à qui faut il s'adresser !
Signaler RépondreLOL
Les ecolos ont donc vidé les caisses tout en dégradant la qualité du service. Joli bilan.
Signaler Répondreinstaurer un péage sur les autoroutes à velos et le parking payant pour le 2 roues au profit des transports en commun qui se sont vus supprimer leures voies réservées.
Signaler RépondreSi ils savaient gérer, ça se saurait !
Signaler RépondreEt tout le monde les féliciteraient.
Comme notre gouvernement avec sa dette abyssale ! 😂
À la fin c’est Nicolas qui paie, encore et toujours !
Signaler RépondreOui et arrêter d’investir dans la voiture !
Signaler RépondreExcellente idée de verbaliser les vélos en infraction
Signaler RépondrePour la bonne raison, même si l'on déteste Laurent Wauquier, que la région AURA est parmi les régions les mieux gérées de France. Ce n'est pas la peine de chercher ailleurs. CQFD.
Signaler RépondreDes nouveaux tram , rénovation des métros, allongement des trams, changement des Bus, c’est une gabegie ? J’imagine que vous allez nous répondre métro E ?
Signaler RépondreA priori la redevance des entreprises est à son maximum, alors qu'elle représente la plus grosse contribution au fonctionnement du Sytral. Donc, l'augmentation des impôts, l'arme des nuls en économie, va être difficile à mobiliser du fait des élections métropolitaines de 2026. Bruno Bernard va se trouver dans une situation délicate, alors que la planification des budgets est une réflexion de long terme, pas assez réfléchie. Que faire? Gel des investissements, véritable lutte contre la fraude supérieure à 10% au moins, totalement abandonnée, augmentation du prix du billet, mise en sommeil de la politique de faire voyager gratuitement de plus en plus de personnes. On sait également que les finances de la Métropole de Lyon, gros contributeur du budget du Sytral, ne sont plus au beau fixe. De plus , les élus LFI, "alliés"? des Verts, demandent la gratuité totale des transports publics. On voit que la réalité économique va supplanter l'idéologie irréaliste de Bruno Bernard, lui et ses adjoints qui se sont vantés dans leur bulletin de ne plus chercher à attirer des entreprises pourtant pourvoyeuses de finances et d'emplois. Il va falloir tout simplement redescendre sur terre.
Signaler RépondreQue va t il rester dans les caisses de la métropole après le départ des écolos? Qui va réparer toute cette gabegie?
Signaler RépondreJ'ai remarqué la chambre régionale des comptes fustigeait toujours la gauche mais jamais Laurent Wauquiez et ses amis.
Signaler Répondre"On renoue avec une fréquentation proche de celle de l'avant Covid "
Signaler RépondreAvec plus de réseaux et plus d'abitants, c'est donc sensé être un succès ?
On a pas du aller dans les mêmes écoles ....
Vous avez raison il a déjà été en partie consommé, mais le budget était bien de 500 millions. Les détails sont là (page 7 du document de la Métropole) :
Signaler Répondrehttps://avelo.grandlyon.com/fileadmin/user_upload/pdf/GL_PlanVelo_FR_aout2024_BAT03.pdf
Grosso modo le vélo c'est 50 millions de trajets par an (y compris loisir) dans Lyon et le SYTRAL répertorie 495 millions de trajets. Donc si on doit investir c'est certainement dans les transports en commun.
Autre solution : verbaliser les cyclistes et les trottinettes qui ne respectent pas le code de la route pour financer les transports en commun...
Faux . le nouveau plan vélo de janvier 2024 est bien de 1/2 milliard. Oui 1/2milliard. 1/2 milliard mais pas des poches de Nanard. 1/2 milliard à cause des Bagnonards. 1/2 Milliard pour les Pillards d'impôts.
Signaler RépondreAvec la tarification zonales, les clients vont reprendre la voiture pour se rapprocher d'une ou deux zones pour limiter les frais ; super écolo comme idée !
Signaler RépondreMais,malheureusement,les escalators sont souvent en panne ,comme les métros,les bus,les trams,les funiculaires ;et oui la débandage totale
Signaler RépondreBernard,doucet ,même
Signaler Répondrecombat :vider les caisses
Faudrait arrêter de peindre les tramways avec des œuvres d'art à 100k€ piece
Signaler RépondreFaudrait arrêter de changer de logo
Faudrait arrêter de renommer le C3 en TB..
pas beaucoup de marge de manœuvre pour augmenter son financement". Le versement mobilités (provenant des entreprises du département) — principale ressource du Sytral (480 M€ en 2023) Quand les écolos ne veulent plus d’entreprises le mur de la réalité avance très vite. Détester les industries, casser les commerces, violenter et insulter les investisseurs et sociétés ça ne dure qu’un temps, à moins de taxer surtaxer et tondre les mêmes moutons, attention cependant un jour la laine cesse de pousser.
Signaler Répondrefous furieux incompétents aux manettes : banqueroute assurée ; rien de nouveau depuis 40 ans
Signaler Répondrec'est 200 millions et c'est déjà en partie consomé
Signaler RépondreLes politiques s'en contrefichent puisqu'ils auront leur abonnement annuel à 8 €
Signaler RépondreAutre solution : transférer au SYTRAL les 500 millions du plan vélo de la Métropole. Ramené au nombre d'usagers cela profitera davantage à la communauté...
Signaler Répondresimplissime : faire payer TOUS les utilisateurs de bus et de tramway , certains les empruntent comme des escalators !
Signaler RépondreCette situation rappelle que les faits sont tenaces . Dans une société il n'y a que deux sources de financements possibles : le consommateur ou/et le contribuable .
Signaler RépondreMais cette vérité est soigneusement occultée par les politiques .
C’est le tonton de Bruno Bernard qui a créé cette situation !
Signaler RépondreJe sens qu’on va encore trinquer
Quand j'emprunte de l'argent, ce n'est pas à mes voisins de rembourser mes crédits. C'est à eux de gérer, qu'ils se débrouillent quitte à faire faillite, c'est la vie quand on gère mal les affaires et qu'on construit 5000 tramways
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